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qui passe toute insolence, un droit de l’esclave : comme si le patronat et la maîtrise étaient autre chose qu’une concession temporaire à l’imbécillité générale ; comme si le droit de l’esclave n’était pas, le cas échéant, de tuer son propriétaire, et de partir !


CHAPITRE III.

Droit de l’homme de travail ou de l’esclave, d’après Moïse. — Loi d’égoïsme.

XVI

L’année dernière l’archevêque de Paris, Mgr Sibour, mit au concours le sujet suivant :

Que la pratique sincère et intelligente des maximes évangéliques satisfait à la fois tous les instincts du cœur humain et les grandes lois de conservation sociale ;

Que le précepte chrétien de la Charité remplit le but providentiel de l’inégale répartition parmi les hommes des dons de l’intelligence et de la fortune.

J’ignore si le prix, qui était de 1,500 fr., a été décerné, ou si le concours a été remis à l’année suivante. Quoi qu’il en soit, que demandait Mgr Sibour ?

Il proposait de démontrer, par un examen approfondi de la nature humaine et de la constitution de la société, que, l’inégale répartition des dons de l’intelligence et de la fortune étant l’effet d’une volonté providentielle, sinon de la fatalité même des choses, il n’y avait lieu de protester contre cette fatalité ou Providence au nom d’aucune loi de Justice ; que tout ce que réclamait l’Humanité était que les privilégiés adoucissent, par une bienfaisance volontaire, la rigueur du décret, et que le précepte de la charité chrétienne y satisfaisait pleinement.

Ainsi, voilà qui est clair ; Mgr Sibour, d’accord avec