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Nîmes, Mgr Cart, encore un saint ; et c’est ainsi que vous mourrez à votre tour, Monseigneur : car vous aussi vous êtes chrétien sincère, dévoué à la gloire de l’Église et prosterné devant les jugements de Dieu.

XLVIII

Concluons maintenant.

L’existence normale de l’homme, considéré comme individu, comme chef ou membre de famille, comme citoyen et patriote, comme savant, artiste, industriel, ou soldat, suppose une mort qui s’y harmonie, c’est-à-dire calme, douce, satisfaite, plutôt joyeuse qu’amère.

Or, sous le christianisme, depuis son origine jusqu’à nos jours, pas plus que sous les derniers siècles du paganisme, la mort de l’homme n’a été heureuse.

Il y a donc anomalie dans l’existence et dans l’éducation des chrétiens, comme dans celle des païens de la décadence ; et s’il se trouve que la mauvaise mort est essentielle au christianisme, à son dogme, à sa foi, il faut nécessairement en conclure que le christianisme n’est pas une religion morale, c’est une religion de démoralisation.


CHAPITRE VI.

L’Homme en face de la mort. (Suite.)

XLIX

Que nous enseigne à son tour la philosophie révolutionnaire sur cette grave question du bien mourir ?

J’essaierai d’en présenter la déduction, en gardant la réserve que réclame une doctrine qui se produit pour la première fois, et qui, par conséquent, doit se contenter de poser ses jalons.