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était une sorte de gouvernement représentatif ; qu’ainsi les vrais principes de l’ordre politique étaient en elle, longtemps avant que la Révolution les affirmât.

Une partie du bas clergé incline à cette doctrine, dont l’assassin de Mgr Sibour fut le triste apôtre.

Encore une illusion, qu’une philosophie judicieuse ne saurait autoriser.

La constitutionnalité de l’Église n’est pas plus vraie que son républicanisme.

Ce serait prendre, en effet, on ne peut plus mal à propos, une des formes du gouvernement humain, passagèrement suivie dans l’Église, mais que l’Église a toujours impatiemment supportée, pour la forme du gouvernement ecclésiastique, qui n’est autre que celui de la Providence même.

La pratique, maintenant abrogée, des conciles, fut due originairement à la simultanéité et à l’indépendance des établissements apostoliques : elle ne pouvait être que transitoire. Pour qui connaît les faits, la période où fleurirent les conciles fut la plus malheureuse du catholicisme. L’Église eût péri vingt fois si, avec le secours du bras séculier, elle n’avait trouvé le moyen de neutraliser cette influence désorganisatrice, et finalement de l’éteindre. Des conciles ! de la discussion dans l’ordre de la révélation ! Vraiment, je ne suis surpris que d’une chose : c’est que l’Église n’ait pas osé, dès le siècle des apôtres, dire anathème à ces convocations tumultueuses. Le pape Clément, successeur de Pierre, dans son Épître aux Corinthiens, où il les rappelle à la vraie discipline concernant le gouvernement des évêques, avait posé la première assise de l’édifice ecclésiastique. L’épiscopat étant de droit divin, l’élection populaire n’intervenant quelquefois, comme plus tard l’empereur, que pour désigner le sujet, mais non pour lui conférer les pouvoirs, la hiérarchie papale s’ensuivait sans