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Là ne peut être votre revenu, parce que là il n’y a point d’excédant, point de reste. Encore une fois, adressez-vous à la rente.

La rente, part du roi, part du seigneur, part de l’Église, chez toutes les nations à l’état féodal, la rente est le revenu naturel de l’État, là où le roi, le noble et le prêtre ont disparu pour faire place à la démocratie ; et après l’État, de la nue propriété, objet de la compétition universelle, marque de la plus haute dignité civique : la rente, en un mot, c’est encore l’égalité, c’est l’impôt.

XXXIV

Population et Subsistances.

Si l’on réfléchit sur les balances dont je viens de donner les formules, on verra qu’elles reposent toutes sur ces quatre principes : d’un côté, que rien ne peut être tiré de rien, se produire en vertu de rien, être balancé par rien (ax. 2, 3 et 6); de l’autre, que l’homme veut être respecté dans sa chose comme dans sa personne, faute de quoi la Justice est violée.

Toute transaction entre l’homme et l’homme relativement aux objets de leur consommation et de leur industrie implique donc que le produit soit balancé par le produit, le travail par le travail, la dépense par la dépense, le service par le service, le crédit par le crédit, le privilége par le privilége, en deux mots la valeur par la valeur.

Il n’y a plus balance, il y a injustice, partant vol, désordre, crime et guerre latente, dès que l’un est obligé de fournir une valeur plus considérable pour une valeur moindre.

Dans l’incertitude où l’on est presque toujours de la valeur exacte des choses, ce n’est pas chose toujours facile que d’établir toutes ces balances : aussi peut-on