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C’était la pensée de la note du 29 mai 1810, rédigée par ordre de l’empereur.

« Une banque publique bien administrée, disait cette Note, doit opérer sans capital. »

Reste donc à payer à la Banque, en rémunération du service qu’elle rend au public, 1o une prime pour le risque que court son capital dans une si grande entreprise ; 2o une commission pour ses frais d’administration.

Faisons-en le compte.

Supposons que le capital, crédit et espèces, représenté par l’émission des billets, sur lequel opère la Banque, soit de 600 millions. — Le 31 juillet 1866, le chiffre de la circulation était de 667 millions.

Supposons également l’échéance moyenne du papier reçu à l’escompte de quarante-cinq jours. Le renouvellement s’opérant neuf fois dans l’année, la masse des opérations sera de 5 milliards 400 millions. — En 1856, elle a atteint 5 milliards 809 millions, dont 4 milliards 676 millions pour les escomptes.

Moyennant une retenue de 1/8 0/0, soit 12 cent. 5, pour commission, change, agio, prime d’assurance, etc., le produit de la Banque pour l’année sera de 6,750,000 fr. — En 1866, ce produit a été de 37,059,226 fr. 40 ; soit 63 cent. 8 dixièmes pour 0/0 sur une masse d’opérations de 5 milliards 809 millions, en supposant le crédit moyen accordé par la Banque à quarante-cinq jours.

Les dépenses ordinaires de l’administration, d’après le compte-rendu de 1856, ont été de 5,100,000 fr. ; le chiffre des pertes, provenant de billets impayés, zéro. Reste, par conséquent, pour bénéfice de la Compagnie, dans l’hypothèse que nous avons faite, 1,650,000 fr., soit 18 fr. par action, ce qui porte l’intérêt du capital, dividende compris, à 5 fr. 80 c. 0/0. Rémunération honnête, dont se contentent en temps ordinaire les plus difficiles. — En