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ticulier qui est celui du négociant, pareillement l’escompte ne s’opère pas non plus sans une peine, et comme tout service mérite salaire, celui du banquier est légitiment rémunérable.

Mais toute chose a sa mesure ; et puisque nous avons fait la balance des droits du négociant, nous devons faire aussi celle des droits du banquier.

Dernièrement le teneur de livres d’une maison de banque me priait de lui expliquer le mécanisme de la Banque du peuple, m’avouant ingénument n’y rien comprendre.

— Rien de plus facile, lui dis-je : en dix minutes vous allez en savoir autant que moi. Combien votre maison tire-t-elle, en moyenne, de ses capitaux ?

— 15 0/0, répondit-il. En voici le compte parfaitement exact :

Notre maison, l’une des mieux ordonnées qui existent, ne prend de papier qu’à trente jours, quarante-cinq jours au plus.

L’intérêt est compté à 6 0/0.

Supposons l’échéance moyenne du papier à un mois, et par conséquent le renouvellement des opérations pendant l’année de douze, le produit du trafic, pour un capital de 100 fr. en espèces, sera donc :

1. Intérêts du capital à 6 0/0 l’an  6 fr.
2. Commission pour l’admission du papier, 1/4 0/0,
ou 25 c. par chaque opération, X par 12 =
 3
3. Commission pour la remise des espèces, 1/4 0/0,
ou 25 c. par chaque opération, X par 12 =
 3
4. Ajoutez : Frais divers d’enregistrement, ports, etc ;
plus le crédit dont le banquier jouit à la Banque de
France, laquelle lui remet à 4 ou 5 0/0 des espèces
dont il tire 6 0/0, soit encore 25 c. X 12 =
 3
——
Total des intérêts et commissions 15