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cipes d’égalité répandus dans la charte et dans les codes, par les discussions économiques, et par la détermination des mesures à prendre en cas d’événement. Que rien n’échappe à votre investigation calme, sagace, inflexible et sûre ; qu’une propagande loyale, marchant le front levé, porte sous le chaume et dans l’atelier le dogme égalitaire…

Et quand vous vous sentirez assez forts, ne demandez pas : exigez.

Que craignez-vous ? les foudres de l’Église ? elles sont éteintes. — Les sarcasmes des sophistes ? n’est pas plaisant qui fait le singe ; n’est pas ridicule qui dit vrai. — Les violences du pouvoir ? jamais il ne se commettra avec la science. La dialectique sérielle est une machine qui dévorera la charte, les codes, les tribunaux, et tout l’arsenal administratif ; qui brisera les canons du despotisme, et fera trembler ses bastilles. Un kilogramme de poudre soulève à peine une bombe : une seule de vos idées fera bondir des millions de soldats.

Et si le pouvoir, pour échapper aux traits de votre brûlante critique, osait, comme un jour, interdire la science même et suspendre la communication des idées, alors, démocrates, vous seriez dans le cas de légitime défense : Tunc dolus an virtus quis in hoste requirat ? Vous demanderiez à l’histoire comment les hommes libres se défont des tyrans, et les premiers d’entre vous montreraient au peuple, par leur dévouement et leur exemple, quel est, en pareille extrémité, son droit et son devoir.


La vérité a lui sur nos têtes :
Le temps de la résignation est passé.




fin