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finis à part, donnant lieu à des séries distinctes, et produisant par leur association de nouveaux éléments, dont les séries sont incalculables par les premières. Nous touchons ici les limites de l’esprit humain. Quand donc on soutiendrait, ce qui ne peut même être prouvé, que la science universelle est possible objectivement, qu’elle existe en Dieu, par exemple, une telle science est pour nous comme si elle n’était pas, et notre thèse subsiste tout entière.

194. De toutes ces considérations, il résulte que la métaphysique, ou théorie de la loi sérielle, n’est point science, mais méthode ; non point méthode spéciale et objective, mais méthode sommaire et idéelle ; qu’elle ne préjuge et n’exclut rien, accueille tous les faits et les appelle sans crainte d’être démentie par aucun ; qu’elle ne prétend nullement donner par elle-même la connaissance, et n’anticipe pas sur l’observation : bien différente en cela des prétendus systèmes universels, bâtis sur l’attraction, l’expansion, la causation, la déification et autres systèmes ontologiques, monuments de paresse et d’impuissance.


§ III. — Une dialectique sérielle est-elle possible ? — Progrès accompli
dans cette direction.


195. Les êtres organisés et inorganisés nous sont connus par des formes, des combinaisons, des propriétés sériées ; leurs dimensions, leurs mouvements, leur action réciproque, par des séries. Les nombres ne nous deviennent appréciables que par l’introduction dans la multiplicité d’une série quelconque. La connaissance de ces choses constitue la meilleure part de nos richesses intellectuelles : ajoutons même que déjà notre entendement a subi la forme des objets, et que celui-là seul raisonne bien et pertinemment des sciences naturelles et mathématiques, qui coordonne son langage et ses idées avec l’objet même dont il parle.

Puis donc que la distribution sérielle nous offre la seule méthode exacte, la seule certitude objective et absolue que nous, puissions obtenir, s’il était possible d’appliquer la série aux sciences restées jusqu’à ce jour dans le domaine religieux ou philosophique, à la politique, à la morale, à la théodicée, etc., c’est-à-dire, si nous pouvions découvrir d’après quelle série de faits et d’idées l’on pourrait constituer ces sciences, n’est-il pas à croire que sur toutes les questions aujourd’hui tant controversées notre dialectique deviendrait une sorte d’algèbre, et que nous procéderions avec autant de sûreté qu’en arithmétique et en géo-