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demandent une bonne-main, quelque chose pour le garçon.

Les domestiques exigent des remises des fournisseurs ou pratiquent eux-mêmes une retenue sur les dépenses dont ils sont chargés. Ils appellent cela, en riant, faire danser l’anse du panier.

Les cochers, les garçons d’hôtels, de cafés, de restaurants, les commissionnaires, les voituriers, une foule d’autres, tirent leur principal profit du pourboire.

Qu’est-ce que devient la dignité d’un électeur qui, après avoir reçu le prix convenu d’un travail, demande deux sous par dessus le marché ?

Il est dans les données essentielles du suffrage universel d’amener, dans les mœurs populaires, une réforme qui supprime toutes ces misères.

Si le peuple ne veut plus de l’aumône, il convient qu’il commence par rejeter de ses habitudes tout ce qui ressemble à de la mendicité…..

L’ouvrier, trop souvent aussi, n’a pas le respect du public, du client, de celui qui l’occupe. Il ne prend pas le travail au sérieux ; il manque d’exactitude ; il promet, sachant qu’il ne pourra pas tenir. Dès que l’œil du maître n’est plus sur lui, il flâne. Il ne fait pas autant qu’il peut faire, ou ne fait pas comme il doit faire. Il faut que tout cela disparaisse.

Il est imposé à la politique démocratique d’élever les instincts du peuple, d’élargir son intelligence, d’améliorer ses mœurs, de développer en lui le sentiment de la dignité individuelle et collective. La charité a fait son temps ; elle a produit ses œuvres, grandes et bienfaisan-