par lui-même l’expression de ce dissentiment, de cette volonté de rester à l’écart.
Le protestant ne va pas à la messe des catholiques.
Le catholique ne va pas au prêche des protestants..
Le libre penseur ne va ni au prêche ni à la messe.
L’électeur ouvrier, par la même raison, ne doit pas aller à l’Église de la politique bourgeoise.
C’était la signification importante du vote en blanc, qui n’a pas été comprise en 1863, mais qui le sera certainement quelque jour, dès que les classes ouvrières en seront venues à se rendre bien compte de leur situation.
Cette situation, quelle est-elle, que doit-elle être ?
C’est celle de gens qui, ayant besoin de grandes réformes dans l’ordre économique, doivent vouloir que leur intervention dans la politique leur fournisse les moyens d’obtenir ces réformes.
La meilleure politique, pour les classes ouvrières, sera celle qui les conduira le mieux à ce but.
S’il arrive que la politique ouvrière dérange les combinaisons de la politique capitaliste, il faut que les ouvriers sachent accepter les capitalistes pour adversaires. Il n’y a, en cela, rien que de naturel, rien que d’obligé, rien que de nécessaire. La politique n’est point une affaire de sentiment. Ce n’est, au fond, ce ne doit être que la lutte régularisée, la lutte légale des intérêts. En somme donc, telle sera l’idée économique des classes ouvrières, telle devra être leur idée politique.
La politique n’est rien, si elle n’a pas pour objet de résoudre toutes les grandes questions économiques ; l’accession des classes ouvrières au droit de suffrage politique