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nous n’avons pas à insister davantage, que se trouve le système de garanties morales et matérielles auxquelles la civilisation aspire.

J’ai donc le droit d’adresser aux ouvriers ce reproche :

Pourquoi, partisans de l’association et de la mutualité, abandonnez-vous votre Idée, cette idée généreuse, rénovatrice, qui doit porter la plèbe moderne bien au delà de l’ancienne société nobiliaire et bourgeoise ? Pourquoi cette hostilité qui tout à coup se révèle parmi vous contre vos maîtres ? — « Nous ne pouvons rien contre la bourgeoisie, disait le Manifeste des Soixante, et la bourgeoisie de son côté ne peut rien sans nous. » Avez-vous publié ces paroles, ou si ce n’était de votre part qu’hypocrisie ? Il semblait, aux dernières élections, qu’un pacte fut signé entre vous et les bourgeois. Ce pacte, l’avez-vous rompu, prenant en apparence, sur une question équivoque, votre parti contre vos patrons ?

Je comprends que vous profitiez des facilités de la loi pour obtenir le redressement de quelques menus griefs comme il s’en rencontre partout dans les affaires humaines ; j’admets qu’à cette occasion vous ayez sollicité de la bienveillance des entrepreneurs quelque adoucissement à votre situation : ce que je réprouve, c’est qu’engagés par vos paroles, par vos principes, par vos actes, engagés par des votes que je n’hésite point d’ailleurs à traiter d’imprudents, vous ayez tout à coup affiché les prétentions les plus injustes, et vous soyez de gaîté de cœur constitués, vis-à-vis de ceux dont naguère vous sollicitiez l’alliance, en état de guerre.

Sous menace de grève, les uns, c’est le très-grand nom-