Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/439

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

constituent une seule et même catégorie, soumise à une seule et même justice.

Comment donc, je le répète, le nouveau législateur, renversant l’économie du Code donné par l’ancien, a-t-il pu autoriser certaines coalitions, pendant qu’il laisserait subsister l’interdiction des autres ? D’où lui est venue cette subversion inconcevable de la logique, de la science et du droit ? N’est-ce pas, ainsi que nous l’avons plus haut remarqué, que le Gouvernement, désirant alléger sa responsabilité de tous les accidents économiques dont se plaignent si fréquemment au Pouvoir la bourgeoisie et le peuple, cherté des subsistances, augmentation des loyers, concurrence étrangère, crises monétaires, crises commerciales, insuffisance des salaires, etc., s’est imaginé, sur la foi de ses conseils, qu’il pouvait changer, avec les définitions, la nature des choses, et s’est décidé, à l’applaudissement de nos soi-disant économistes, à proclamer, à côté de la liberté du travail, de la libre concurrence, de la liberté de l’offre et de la demande, d’autres libertés équivoques et contradictoires, destructives des premières libertés, des échanges internationaux : liberté des usures, liberté de l’agiotage, liberté du monopole, liberté de coalition ? Il a suffi d’un mot pour tout confondre : liberté du bien et du mal, du vrai et du faux, du juste et de l’injuste !… Ici du moins, le Gouvernement peut invoquer pour son excuse la sincérité de ses intentions, et la vogue de son libéralisme malthusien ; mais l’Opposition, quelle excuse, quel prétexte, quelle idée peut-elle invoquer ?

Et maintenant que je crois avoir renversé l’échafau-