dans les différentes classes de la société, sont à rebours de leurs principes, de leurs tendances et de leurs définitions !
Reportons-nous à nos origines. Grâce à l’établissement du suffrage universel, le peuple a monté, dans l’ordre politique, d’un cran ; la bourgeoisie a paru descendre en proportion. Mais ce que celle-ci a perdu d’un côté, on peut dire qu’elle l’a regagné de l’autre, le développement de la féodalité industrielle et financière, qui domine l’Empire et tient en respect la politique, formant ici une sorte de compensation. En somme, le pays en est resté au même point, constitué sur l’unitarisme gouvernemental et l’anarchie économique, desquels s’engendrent l’infériorité du travail à l’égard du capital, l’antagonisme des classes, la contradiction dans les lois, la réciprocité de l’exploitation et la commune immoralité.
Loin de travailler à résoudre ce dualisme, le Gouvernement, à l’exemple de ses devanciers, cherchait plutôt à l’étendre dans l’intérêt de sa conservation. Que pouvait-il souhaiter de mieux, avec une bourgeoisie nécessiteuse, toujours prête à accuser le Pouvoir ; avec une plèbe indigente, convaincue que l’État tient dans ses arcanes les sources de la richesse ? que pouvait, dis-je, avoir de plus agréable un Gouvernement de centralisation et d’insolidarité, que de voir inculquer à tous cette théorie pour lui si commode : autre chose est dans une nation le système des intérêts, autre chose celui de l’État ; autres sont les attributions de la société, autres celles du Gouvernement ? À la première l’initiative, partant la responsabilité de tout ce qui concerne l’économie publique,