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avoir aussi une Idée, de laquelle tu tiens un autre droit, supérieur au premier : pourquoi, dans ces élections où tu t’es si merveilleusement signalé, n’en as-tu tenu compte ? Pourquoi, au lieu d’affirmer ton Idée avec l’énergie qui te distingue, as-tu agi, au contraire, directement contre elle ? Pourquoi, fort des forts, quand tu pouvais être encore raisonnable, t’es-tu montré brutal ? Sais-tu qu’avec cette violence électorale, au lieu d’avancer les affaires, tu nous as jetés tous dans le gâchis ? Or, entends bien ce que je vais te dire : Aussi longtemps que tu seras nombre et force, sans idée, tu ne seras rien. La souveraineté ne t’appartient pas ; tes candidats seront dédaignés, et tu resteras bête de somme.


Chapitre III. — Situation impossible.


Les élections de mars 1864, qui ont porté MM. Carnot et Garnier-Pagès au Corps législatif, ont été la confirmation de celles de 1863. Une intrigue avait présidé à celles-ci, une autre intrigue a produit celles-là. La liste des candidats de l’année précédente avait été l’œuvre d’un conciliabule formé par les cinq députés sortants réunis aux directeurs du Siècle, de la Presse et de l’Opinion nationale ; les candidatures qui ont prévalu en mars dernier sont sorties d’un autre conciliabule tenu chez M. Marie, l’homme qui, six mois auparavant, conseillait à M. Carnot de s’emparer de la dictature des élections, et dans lequel figuraient à côté du maître de maison MM. J. Favre, J. Simon et Pelletan. Ce que ce quartumvirat