que nous pourrions avoir à payer en espèces, attendu qu’en fin de compte les produits s’échangent contre des produits, et que, dussions-nous laisser prendre sur nous hypothèque ou céder quelques portions de territoire, comme fait l’Italie unitaire, nous pouvions tenir pour certain que tôt ou tard les espèces nous rentreraient ? Lui répliqua-t-on, lorsqu’il étala le triste état de notre marine, que cette infériorité toute spéciale, trop bien constatée, loin d’être pour nous un mal devait plutôt être considérée comme un bien, puisqu’il s’ensuivait que le fret était plus cher par navire français que par navire anglais, et l’Angleterre se mettant à cet effet à notre service, nous étions fondés à regarder ce pays comme notre tributaire ?…
Non, rien de tout cela, rien de ce qu’allèguent dans leurs livres les théoriciens, n’a été opposé au digne représentant du commerce français. On s’est bien gardé d’apporter devant le Corps législatif de pareils raisonnements. La majorité se fût soulevée d’indignation. On a amoindri, tant que l’on a pu, les faits désolants cités par l’orateur ; on a contesté l’exactitude de quelques-uns de ses calculs ; enfin, passant condamnation pour les années 1859-1862, on a dit que l’avenir changerait les rapports ; que l’on ne possédait pas encore tous les documents pour 1863, mais que, d’après les faits déjà connus, il y avait tout lieu d’espérer que, cette année 1864, la balance nous deviendrait favorable.
C’est-à-dire que, dans toute cette discussion à propos du Traité de commerce, discussion dans laquelle, indépendamment de la grandeur des intérêts, il s’agissait, chose bien autrement grave, d’une doctrine, de la doctrine du