cière à laquelle nous assistons depuis six mois, crise qui a fait monter le taux de l’escompte de six à huit pour cent, et qui a fini par se transformer de crise financière en crise commerciale et industrielle, le démontre.
Il n’est pas même vrai, entendez bien ceci, Messieurs du libre-échange, que même dans le cas d’une parfaite réciprocité, je veux dire là où la balance du commerce serait également favorable aux deux parties, les avantages soient égaux ; il faut tenir compte du plus ou du moins, soit de valeur utile donnée par la nature, soit de valeur échangeable créée par le travail et qui existe dans les produits[1].
Il n’est pas vrai, enfin, et cette négation résulte des précédentes, que, chez le peuple qui aurait constamment la balance favorable, tout soit profit et augmentation de richesse : à côté des exportateurs enrichis et de leurs adhérents, il existera toujours, et fatalement, une masse de travailleurs, leurs compatriotes, ruinés ou appauvris.
Telles sont les propositions principales que j’eusse voulu développer avec étendue contre les jongleries du libre-échange ; malheureusement, ce n’en est pas pour moi le lieu. Au reste, à quoi bon ? Les fauteurs du traité de commerce sont aussi convaincus de leur vérité que moi-même ; il suffit, pour le moment, que je prouve, par leurs aveux
- ↑ Voir à ce sujet, Catéchisme de l’Économie politique, par M. Dumesnil-Marigny, Paris, Guillaumin, 1863 ; Les Libre Échangistes et les Protectionnistes conciliés, par le même ; — Équilibre économique, par Jules le Bastier, Paris, Jules Renouard, 1861 ; Désorganisation et Matérialisme, par le même. Les écrits de ces deux auteurs me semblent laisser, pour la clarté et la certitude des démonstrations, quelque chose à désirer ; mais les faits, cités par eux méritent toute l’attention et sont du plus grand intérêt.