dustries qui lui produisent le moins, pour s’en tenir à celles qui lui produisent le plus. Ce serait renoncer aux trois quarts du travail humain. Toute production a son point de départ et sa matière dans le sol ; mais le sol ne se distingue pas seulement selon des aptitudes, il se diversifie aussi suivant sa fécondité. Et puisque la terre a dû être partagée entre ses habitants, il faut bien, en vertu de la solidarité politique et sociale, que les plus favorisés protègent, en quelque façon, de la supériorité de leurs cultures et de leurs industries les moins heureux.
Il n’est pas vrai, d’un autre côté, que les inégalités de climature et de terrain puissent, avec le temps, à force de capitaux, de travail et de génie, se compenser, comme le suppose la concurrence internationale réclamée par les libre-échangistes. Les causes de la richesse sont changeantes ; l’industrie change à son tour, et le milieu social, par ses variations, affecte incessamment le marché, la production elle-même. Aujourd’hui à l’un la palme de l’échange ; demain à l’autre : faire de cette mobilité, de cet antagonisme, une loi internationale, au lieu d’y pourvoir par un pacte de mutualité, n’est-ce pas, comme je le disais tout à l’heure, rechercher la concurrence pour la concurrence, l’échange pour l’échange, à la place d’une garantie universelle instituer un agiotage humanitaire ?
Il n’est pas vrai, comme le prétendent mensongèrement les économistes, que l’or et l’argent monnayés soient un produit comme un autre, se comportant de la même manière que les autres sur le marché, de sorte que le solde en numéraire à payer à une nation par une autre soit chose indifférente : non, cela n’est pas vrai, la crise finan-