augmentera le prix de ses marchandises ; quand moi-même, enfin, je serai obligé d’élever le traitement du fonctionnaire et le prêt du soldat ?… Garantissez-moi du travail pour nos millions d’ouvriers ; garantissez-moi pour ce travail un juste salaire, garantissez-moi la rentrée facile d’un impôt de deux milliards et bientôt cinq cents millions ; assurez l’Empire contre cette aristocratie qui bientôt nous engloutira tous ; et je fais ce que vous me demandez ; je livre à votre expérimentation les grandes industries du pays, agriculture, viticulture, extraction, construction, élevage, etc. Je consens à me faire, pour quelques années seulement, éditeur responsable de votre libre-échange. »
Ce n’est pas avec cette réserve que le Gouvernement impérial a saisi la question : il est vrai qu’il ne s’est trouvé personne, parmi ses serviteurs et amis, pour lui montrer la vérité à travers les sophismes qui l’assaillaient. On a pris pour de la justice les suggestions de l’envie ; on a méconnu, nié, au nom de la liberté, la solidarité économique, fondement de la liberté et de l’État ; on a rompu le dernier lien qui unissait la classe ouvrière à la classe bourgeoise ; on a élargi le champ d’opération de l’agiotage cosmopolite, de la spéculation sans patrie ; on n’a pas même été insensible au plaisir de faire la chose dont on devait se défier le plus, puisque c’était de toutes la plus agréable à l’Angleterre. Aussi, comme on devait s’y attendre, le budget n’a pas cessé de monter ; la vie est devenue de plus en plus chère et difficile. Mais le Gouvernement pourra dire, et ce sera sa gloire, s’il faut en croire ses imprudents conseillers, qu’il ne protège désormais per-