genre que des conseillers mal inspirés ont fait adopter, à d’autres époques, à leurs gouvernements.
Il me serait impossible, quant à présent, d’embrasser dans toute son étendue un sujet aussi vaste que celui du commerce international. Une pareille question sortirait tout à fait de mon cadre. Tout ce que je veux aujourd’hui est de mettre à jour ce fait curieux, auquel peu de gens s’attendent, savoir, que la théorie du libre-échange, en vertu de laquelle le traité de commerce a été préparé, conseillé, et à la fin signé, est un mensonge économique, et que c’est ce qui résulte des révélations les plus récentes du Gouvernement. Je serais heureux que cette thèse, dont je ne fais ici que donner la substance, et qui n’a jamais été bien comprise, fût développée par un écrivain de plus de loisir que je n’en ai, et qui s’appuierait de tous les documents, chiffres, faits de statistique, considérations politiques et philosophiques qu’elle comporte.
De tous les droits de l’homme et du citoyen, celui auquel les classes ouvrières tiennent le plus, et avec raison, puisque de lui dépendent leur subsistance et leur liberté, est le droit au travail ; parlons plus correctement si nous ne voulons être repris, c’est la garantie du travail. Or, savez-vous, travailleurs, pourquoi l’Assemblée constituante, en 1848, s’est refusée à vous donner cette garantie ? Par un motif bien simple, et dont vous allez juger : c’est que, pour garantir le travail aux ouvriers, il eût fallu pouvoir garantir le placement des produits aux patrons, ce que l’Assemblée, ce que tout gouvernement unitaire, antimutuelliste, allié à la féodalité mercantile et anarchique, est radicalement incapable de faire.