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Le Gouvernement, soit par l’organisation des grands travaux qui le concernent et dont bon nombre peuvent être exécutés par la jeunesse des écoles ; soit par des arrangements pris avec les exploitations agricoles et manufacturières, chantiers, fabriques, ports, mines, de même qu’avec les chefs d’industrie et de métier, est chargé de généraliser l’application de ce grand principe ; de traiter avec les compagnies, entrepreneurs, fabricants et artisans ; de recevoir le prix des travaux exécutés ; et, toutes dépenses acquittées, de distribuer le surplus aux élèves, à titre de salaire, proportionnellement à la capacité et aux services de chacun.

On comprend, sans que j’aie besoin de le dire, que les Associations ouvrières sont appelées à jouer ici un rôle important. Mises en rapport avec le système d’instruction publique, elles deviennent à la fois foyers de production et foyers d’enseignement. La surveillance des pères n’abandonne pas les enfants ; les masses travailleuses sont en rapport quotidien avec la jeune armée de l’agriculture et de l’industrie ; le travail et l’étude, si longtemps et si sottement isolés, reparaissent enfin dans leur solidarité naturelle. Au lieu de se renfermer dans une spécialité étroite, l’éducation professionnelle comprend une série de travaux qui, par leur ensemble, tendent à faire de chaque élève un ouvrier complet. L’industrie libre y trouve son compte. La sécurité des familles, celle de l’État, y gagnent encore plus. Le contrat d’apprentissage, formé sous la protection de l’enseignement public, se trouve par la puissance de cette nouvelle et grande institution converti en un pacte de mutualité entre tous les pères de fa-