serait à même, par leurs familles, d’en obtenir le bienfait. C’est donc encore une subvention plus ou moins considérable que l’État aura à fournir aux familles, ou mieux aux écoles primaires, supérieures et professionnelles chargées de l’instruction, de l’entretien, de la nourriture, etc., des enfants : 400, 800, 1,200 millions par an ! Où voulez-vous que l’État prenne de pareilles sommes ?
Ainsi il reste prouvé, par le plus simple calcul, que dans l’état actuel de notre société, l’instruction de la jeunesse, à l’exception d’une élite de privilégiés, est un rêve de la philanthropie ; que, de même que le paupérisme, l’ignorance est inhérente à la condition du travailleur ; que cette infériorité intellectuelle des classes laborieuses est invincible ; bien plus, que dans un régime politique hiérarchisé, avec une féodalité capitaliste et industrielle, un mercantilisme anarchique, cette instruction, en elle-même désirable, serait en pure perte, même dangereuse ; et que ce n’est pas sans raison que les hommes d’État, tout en s’occupant de l’instruction du peuple, l’ont de tout temps réduite aux simples éléments. Ils ont tous vu qu’à un degré supérieur elle deviendrait inharmonique, et, par l’encombrement des capacités, un grave péril pour la société et pour le travail même.
Donc, pas d’hypocrisie, pas de vaine démonstration de popularisme. Messieurs de l’Opposition libérale ont trop souvent témoigné de leur antipathie à l’égard du socialisme pour renier aujourd’hui leurs convictions. À quelques millions près à distribuer aux instituteurs et institutrices, ils sont d’accord avec le Gouvernement, que leur mandat constitutionnel est du reste de harceler. Ce qu’ils