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citoyens, cherchent à droite et à gauche des occasions d’attaque, car il faut qu’ils attaquent, et se font des misères et des négligences du Pouvoir un marche-pied pour leur ambition. Jamais le parlementarisme ne m’a semblé plus misérable que dans cette circonstance ; jamais il ne m’a inspiré tel dégoût. J’ai vu, sur cette question de l’enseignement populaire, toujours lamentable et toujours sans remède, car je ne saurais prendre pour guérisons de vains palliatifs, j’ai vu, dis-je, le Pouvoir obtenir une couronne, grâce aux interpellations de ceux-là même qui s’étaient donné la tâche spéciale de l’accuser et de démontrer son incurie. Nommez, nommez des représentants d’Opposition, Démocrates !

Je veux une fois de plus, sur cette grosse question de l’enseignement, montrer que les vrais principes sont à peu près méconnus par tout le monde ; qu’il n’est même pas possible, ni au Pouvoir, ni à l’Opposition, de s’y référer, tant il y a d’incompatibilité entre leur système et l’émancipation intellectuelle du peuple.

Puisque c’est à l’occasion du budget que la question de l’enseignement populaire a été soulevée et que chaque année elle revient dans les chambres, c’est au point de vue du budget que je veux à mon tour l’examiner.

Posons d’abord comme principe qu’il n’y a et ne peut y avoir de gratuit que ce qui ne coûte rien à personne ; que l’instruction, de même que la nourriture, le vêtement et l’habitation doivent se payer ; que si celui qui en fait la demande et à qui on la donne ne paye pas, un autre devra payer pour lui, ce qui revient à dire que l’Enseignement gratuit et obligatoire rentre dans la catégorie des institu-