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Messieurs de l’Opposition voient les choses autrement. Ce sont des centralisateurs, des unitaires, bourgeois constitutionnels, ralliés à toutes les aristocraties de l’Europe, et qui, prenant Napoléon Ier pour modèle, Napoléon III pour instrument, posent, les uns en prétendants à la présidence de la République une et indivisible, les autres en Moncks.

On nous a dit, c’est M. Thiers si j’ai bonne mémoire, que l’activité de la France était immense, et qu’à cette activité prodigieuse il fallait une alimentation proportionnée, ce qui veut dire un Gouvernement fort, entreprenant, et un gros budget.

Remarquez bien, lecteur, qu’il s’agit ici, non de la France travailleuse, cultivatrice et industrielle, à laquelle je ne refuserai jamais ni entreprise ni débouché, mais de la France centralisée, gouvernée, imposée ; de la France qui tantôt bataille et tantôt parlemente ; qui agiote sur sa propre richesse, ou qui, croyant la doubler, la gaspille en créations superflues : France improductive dont les instincts, les besoins, les sentiments, les appétits, les opinions, ne sont pas les mêmes que ceux de l’autre, et chez laquelle tantôt fonctionne pour la terreur de l’Europe et l’épuisement du pays, tantôt sommeille sans utilité pour personne une force d’action immense. Eh bien, c’est justement cette France agglomérée que je voudrais transformer en même temps qu’on créerait un système de garanties politiques et économiques qui rendrait à chacun de nous, à chacune de nos villes, et de nos provinces et à la nation tout entière, quatre fois plus de force que la centralisation ne nous en prend pour le dépenser en pure perte.