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quoi qu’on dise, qu’à dater de la liquidation Ramel, qui mit le Consulat si à l’aise et fit les trois quarts de son succès, l’impôt s’est relevé graduellement à 15, 18 et 20 pour 100 du produit total du Pays ; bientôt même il atteindra 25 pour 100. C’est-à-dire qu’il est permis de prévoir que nos frais d’État, qui ne devraient pas dépasser six à sept cent millions, monteront dans quelques, années à trois milliards, Remarquez, citoyens, mon raisonnement. Je parle d’une proportion, non d’un chiffre précis : je dis que le budget doit varier entre 5 et 10 pour 100, minimum et maximum, du produit collectif de la nation, tandis qu’aujourd’hui il est de plus du sixième de ce produit. Lors donc que vous répondez, pour expliquer cet accroissement du budget dans les douze, vingt-quatre et trente-six dernières années, que les métaux précieux ont baissé de valeur, que les substances alimentaires ont enchéri, que toutes choses, jusqu’aux salaires des ouvriers, ont haussé, et que M. Thiers et les députés de l’Opposition conviennent de ce fait, je réplique que vous n’êtes pas à la question et que vous éludez la difficulté. Le Pays est surchargé, c’est indubitable. Personne n’oserait affirmer que sa production dépasse ni même atteigne au chiffre de treize milliards ; et vous prélevez deux milliards et deux ou trois cent millions pour le Gouvernement, environ le sixième ou 17.5 pour 100 : voilà ce qu’on vous reproche. Or, comme il y a assez longtemps que les contribuables se plaignent, et que les causes de cette exorbitance fiscale sont connues, nous demandons que dores et déjà vous vous occupiez de la réforme politique et sociale, seul moyen d’alléger le budget. Sinon, je déclare que j’ai