notre unité politique ; en le faisant, j’ai usé d’un droit et rempli un devoir. Ce n’est pas à vous, accapareurs de candidatures, escamoteurs d’élections, plus unitaires que le Gouvernement, plus despotes que l’Empereur, de m’en faire un reproche.
III. De la corruption électorale. — Lors de la dernière vérification des pouvoirs au Corps Législatif, nombre de faits furent dénoncés par l’Opposition pour abus d’influence, ce qui veut dire pour corruption électorale. À quoi les commissaires du Gouvernement répliquèrent en dénonçant à leur tour certains actes des candidats de l’Opposition tout aussi répréhensibles que ceux des candidats du Gouvernement. Les séances du Corps Législatif ont été sténographiées ; le Moniteur est là. Rien de plus aisé que de faire voir, pièces en main, que les puritains de la Démocratie n’ont pas été plus exempts de reproche que leurs adversaires, et qu’en bonne justice le Pays fera bien, à la première occasion, de renvoyer les parties dos à dos.
Mais la question est de savoir si, avec le suffrage universel et direct, le reproche de corruption et de vénalité peut, en droit, être soulevé, alors même que le délit aurait, en fait, été commis ; et c’est ici que j’accuse les députés de l’Opposition de fausser par leur sophistique l’opinion du Pays, après lui avoir donné par leurs brigues le plus détestable exemple.
Dans un système d’élections censitaires, tel qu’il existait en France avant la Révolution de 1848, alors que le corps électoral se composait exclusivement de citoyens payant 200 fr. au moins de contributions directes, on