foi parlementaire, de sincérité constitutionnelle et de morale publique, semblaient avoir des raisons toutes particulières de se refuser au serment ?
M. Berryer est partisan de la monarchie constitutionnelle : cela ne fait pas de doute. Seulement, tandis que M. Thiers déclare ne pas tenir à une dynastie plutôt qu’à une autre, et subordonner son ralliement à l’adoption de sa maxime favorite : Le roi règne et ne gouverne pas, M. Berryer regarde la légitimité dynastique comme essentielle à la Constitution, ce qui aboutit à une maxime diamétralement contraire à celle de M. Thiers : Le roi règne et gouverne. Mettez Henri V à la place de Napoléon III, sans changer un mot à la Constitution de 1852, et M. Berryer pourra se dire satisfait. Ici question d’homme et de dynastie ; là question de parlement. Du moins on conçoit que la Constitution de 1852 se modifie, puisqu’elle-même se déclare modifiable ; en sorte que M. Thiers peut dire que son serment indique de sa part une espérance, espérance déjà en cours de réalisation. Mais M. Berryer, comment, serviteur de Henri V, peut-il jurer par Napoléon ? Quelle transition possible de l’un de ces personnages à l’autre ? C’était beaucoup, en 1814, que la dynastie légitime se fût ralliée à la Révolution en donnant la Charte ; M. Thiers a raconté la joie qu’en éprouva la France entière. Maintenant cette dynastie et ceux qui la représentent peuvent-ils aller jusqu’à reconnaître, ainsi que l’ont fait sans difficulté les princes d’Orléans, ainsi que l’avouent les Bonaparte, que la question dynastique est entièrement subordonnée au choix du peuple ; en conséquence, que la légitimité traditionnelle, à-priorique, du comte de Chambord est un