dire que jusqu’à ce jour sa fidélité ait été ébranlée.
Cependant les grandes Compagnies ont consommé leur coalition ; encore un peu, et les classes moyennes, absorbées par la haute concurrence ou ruinées, seront entrées dans la domesticité féodale ou rejetées dans le prolétariat. Alors aura sonné l’heure décisive, et si une autre loi du 31 mai ne vient au secours du système, la question se videra sur le champ de bataille du suffrage universel. Comment se comporteront, dans ces nouveaux comices, les classes moyennes ? Auront-elles le même désintéressement que celui dont naguère et si imprudemment ont fait preuve les classes ouvrières ? Se rallieront-elles à cette plébécule, après l’avoir entraînée ? Nous venons de la voir à l’œuvre cette pauvre petite bourgeoisie ; nous savons comment elle vote et pour qui elle vote. Sans conscience d’elle-même et privée d’idée, trompée par ses journaux sur toutes les questions du siècle, toujours disposée à croire qu’un simple changement dans le personnel et dans la routine du Pouvoir apportera un adoucissement à son martyre, incapable de se frayer une route hors des sentiers battus, ne sachant pour toute politique que nommer des candidats de coterie contre des Candidats d’administration, aura-t-elle du moins le bon esprit de se rattacher à l’élément jeune, au parti qui pense, qui veut, qui marche, qui l’appelle et qui est fort ?
De ces considérations il résulte donc que depuis le 2 Décembre 1851, pour ne pas remonter jusqu’au 24 juin 1848, la Démocratie socialiste peut se regarder comme politiquement excommuniée, je ne voudrais pas dire proscrite. Nos idées, si ce n’est nos personnes, sont hors le gouverne-