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celle des Communistes ou du Luxembourg, et celle des Mutuellistes récemment inaugurée par les Soixante.

À peine la République était instituée, le 24 février 1848, à la place de la monarchie, que l’antagonisme, bientôt la guerre civile éclata entre les anciens partis, a, b, c, d, e coalisés, et le parti nouveau, F—G, accusé par les champions de la vieille idée de conspirer contre la propriété, la religion, la famille et la morale.

L’effet de cette réprobation fut, pour le parti réprouvé, des plus heureux. Il commença la dissolution des anciens partis en les obligeant à s’entendre ; puis il rendit la République solidaire du socialisme, en prouvant que celui-ci était la conséquence de l’autre. À partir des séances du Luxembourg, surtout de la journée du 16 avril, la guerre à la République sociale devint la préoccupation de tous les Pouvoirs, passant de l’un à l’autre comme un héritage sinistre, du Gouvernement provisoire au général Cavaignac, du général Cavaignac au président Louis-Napoléon, enfin du président Louis-Napoléon au Gouvernement impérial, à qui le ralliement des partis rivaux, battus en même temps que la Démocratie sociale dans la journée du 2 Décembre, valut le titre de Sauveur de la Société.

Considérons d’après cela que la défaite de la Démocratie rouge ou socialiste, d’abord en 1848 et 1849, puis en 1851 et 1852, est le pivot de notre histoire contemporaine ; que telle est encore aujourd’hui la principale raison d’être du Gouvernement impérial ; que dans sa politique de chaque jour le second Empire n’a jamais perdu de vue cette condition de son existence ; que rien n’indique qu’il ait aujourd’hui la pensée de changer de conduite, d’autant