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— Soit. En attendant nous avons 133,000 voix qui représentent à Paris l’Opposition parlementaire ; et vous, combien êtes-vous ? — Dix-huit jusqu’à cette heure ; dix-huit qui, en l’état, pesons autant que vos cent cinquante-trois mille.



Chapitre II. — Plan de campagne formé par les parrains de l’Opposition, amis du Gouvernement. — Comment la plèbe travailleuse, suivant pour la première fois une idée à elle et faisant à sa tête, déjoue leurs calculs. — Résultats numériques du scrutin : signification du vote des Paysans.


Depuis que le décret du 24 novembre était venu rendre, jusqu’à certain point, la parole au Sénat et au Corps législatif, on avait jugé, dans certaine région gouvernementale, l’Opposition de 1837 trop faible dans l’intérêt même du Pouvoir. Les victoires du Gouvernement à la Chambre étaient sans gloire : cela nuisait au prestige de la prérogative personnelle. Le pays, alléché par une première concession, regrettait vivement les mœurs politiques de la dernière monarchie ; cette fantaisie pouvait devenir dangereuse. Quelques amis de l’Empire souhaitaient donc pour lui une opposition plus nombreuse, modérée toutefois, surtout point hostile à la dynastie.

Sortie des fortes têtes du bonapartisme libéral, cette idée fut saisie au vol dans le monde en possession de fournir le Parlement d’orateurs, surtout d’orateurs indépendants. De là l’explosion de candidatures qui se fit remarquer en 1863 parmi les journalistes, les avocats, les académiciens, les gens de lettres, les professeurs, etc. Des deux extrémités de l’horizon politique, dynastiques et libé-