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D’où viendrait la révolte ? Sur quel prétexte s’appuierait le mécontentement ? — Dans une confédération mutuelliste, le citoyen n’abandonne rien de sa liberté, comme Rousseau l’exige pour le gouvernement de sa république ! La puissance publique est sous la main du citoyen ; lui-même l’exerce et en profite : s’il se plaignait de quelque chose, ce serait de ne pouvoir plus, ni lui ni personne, l’usurper et en jouir seul. Il n’a pas davantage de sacrifice de fortune à faire : l’État ne lui demande, à titre de contribution, que ce qui est rigoureusement exigé par les services publics, lesquels étant essentiellement reproductifs, dans leur juste distribution, font de l’impôt un échange[1]. Or, l’échange est augmentation de richesse[2] : de ce côté encore, la dissolution n’est point à craindre. Les confédérés se sépareraient-ils devant les risques d’une guerre civile ou étrangère ? Mais dans une confédération fondée sur le Droit économique

  1. Voir Théorie sur l’Impôt, par P.-J. Proudhon. Paris, Dentu, 1861.
  2. Voir Manuel du spéculateur à la Bourse, introduction ; par le même. Paris, 1857.