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Chapitre XV. — Objection contre la politique mutuelliste. — Réponse. — Cause première de la chute des États. — Rapport des fonctions politiques et économiques dans la Démocratie nouvelle.


Mais ne nous laissons pas entraîner aux digressions. Nous avons à expliquer ce que sont l’unité et l’ordre dans une démocratie mutuelliste ; et voici l’objection, bien autrement grave, que ne manqueront pas d’élever contre nous nos adversaires.

Sortons, nous diront-ils, des théories et des sentimentalités : il faut en tout État une autorité, un esprit de discipline et d’obéissance, sans lesquels aucune société ne peut subsister. Il faut dans le Gouvernement une force capable de triompher de toutes les résistances, et de soumettre à la volonté générale toutes les opinions. Qu’on dispute tant qu’on voudra de la nature, de l’origine et des formes de ce pouvoir ; là n’est pas la question. La véritable, l’unique affaire, est qu’il soit constitué vigoureusement. Nulle volonté humaine ne saurait commander à la volonté humaine, dit de Bonald, et il conclut à la nécessité d’une institution supérieure, à un droit divin. Selon J.-J. Rousseau, au contraire, la puissance publique est une collectivité qui se compose de l’abandon que fait chaque citoyen d’une portion de sa liberté et de sa fortune dans l’intérêt général : c’est le droit démo-