commerce, par là, de transformer en salariés la partie la plus nombreuse et la plus intéressante de la bourgeoisie : le tout au profit des soi-disant organisateurs, fondateurs, directeurs, administrateurs, conseillers et actionnaires de ces gigantesques spéculations. Des exemples nombreux de cette guerre déloyale faite par les grands capitaux aux petits se voient à Paris : inutile de les citer. On a parlé d’une librairie centrale qui serait commanditée par M. Péreire et remplacerait la plupart des librairies actuelles : nouveau moyen de dominer la presse et les idées. Il n’y a pas jusqu’à la société des gens de lettres qui, jalouse des bénéfices des libraires, ne songe à se faire éditrice de tous les ouvrages publiés par des auteurs vivants. Cette manie d’envahissement n’a plus de bornes : signe non équivoque de la pauvreté des esprits. J’ai connu un établissement d’imprimerie qui cumulait, avec la composition et l’impression que l’on ne sépare guère, la librairie en gros et en détail, la papeterie, la fonte des caractères, la fabrication des presses, le clichage, la reliure, la menuiserie, etc. On voulait encore y créer une école pour les apprentis et une petite académie. Cet établissement monstre s’affaissa rapidement par le gaspillage, le parasitisme, l’encombrement, les frais généraux, le soulèvement des concurrences, la disproportion croissante entre les dépenses et les recettes. La féodalité industrielle a les mêmes tendances ; elle aura même fin.
De quoi s’agissait-il pour les associations ouvrières d’après le système du Luxembourg ? De supplanter, par la coalition des ouvriers et avec les subventions de l’État, les associations capitalistes, c’est-à-dire toujours de faire la guerre à l’industrie et au commerce libres, par la centralisation des