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Cette mutualité, si ardemment niée de nos jours par les fauteurs du privilége, et qui apparaît comme le trait signalétique du nouvel Évangile, n’est pas ce que le Christ avait en vue quand il disait : Faites crédit sans en rien attendre, mutuum date, nihil inde sperantes. Les théologiens modernes, se relâchant de la morale des anciens, ont discuté sur la question de savoir si, par ces paroles, Jésus-Christ avait défendu d’une manière absolue le prêt à intérêt, s’il avait posé un précepte ou s’il n’avait entendu donner qu’un conseil. La distinction que nous avons faite précédemment entre la loi de Charité et la loi de Justice, et l’explication que nous avons donnée dans le présent article, du crédit mutuel, toujours gagé, mais non intéressé, et du crédit personnel, nous donnent le vrai sens de l’Évangile.

Moïse était venu le premier, disant au Juif : Tu ne prendras point d’intérêt à ton frère, mais seulement à l’étranger.