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ciale, et 5 p. 0/0 en matière civile, est la plus lourde entrave qui pèse sur le travail, et pour la consommation le prélèvement le moins justifié et le plus désastreux. On peut s’en faire une idée en songeant que les escomptes du commerce produisent à la seule Banque de France et à ses succursales près de 40 millions de bénéfices net ; quant aux avances de capitaux, à l’agriculture et à l’industrie, que le total des hypothèques était, en 1857, de 12 milliards, représentant un intérêt d’au moins 600 millions.

Or, en ce qui concerne d’abord la circulation et l’escompte, il est clair que l’intérêt de commerce exigé par les banquiers à 6, 7, 8 et 9 p. 0/0 est un tribut bénévolement payé aux détenteurs de numéraire par les négociants escompteurs, puisque, de même qu’ils pourraient s’assurer les uns les autres moyennant une prime des plus légères et dont aucune compagnie ne saurait se contenter ; de même encore qu’ils eussent pu, en agissant sur les résolutions du pouvoir, se garantir les transports à 60 et 80 p. 0/0 au-dessous des transports des chemins de fer, pareillement ils pourraient se créditer les uns les autres, avec ou sans l’intervention du Gouvernement, à un taux auquel nul capitaliste ne saurait descendre.

Lorsqu’en 1848 fut créé, sous l’initiative du Gouvernement provisoire et par souscription du commerce, le Comptoir d’escompte, qui empêchait le Gouvernement, après avoir accordé à cette Banque nouvelle la double garantie des obligations de la ville de Paris et des bons du Trésor, de stipuler que les actionnaires du Comptoir jouiraient de l’escompte de leurs effets, sans intérêt, et moyennant une simple commission ? Bientôt on eût vu tout le monde re-