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cipe même de la justice en une série de devoirs positifs, et pour ainsi dire de gages matériels.

Précisons notre pensée par des exemples. Je commence par le plus connu et le plus simple.

Tout le monde a entendu parler des compagnies d’assurance contre l’incendie, la grêle, l’épizootie, les risques de navigation, etc. Ce qu’on sait moins, c’est que ces compagnies font en général de très-gros bénéfices : il en est qui servent à leurs actionnaires, 50, 100 et même 150 p. 100 d’intérêt du capital versé.

La raison de ceci est facile à comprendre.


« Une société d’assurance n’a pas besoin de capital : il n’y a là ni travaux à faire, ni marchandises à acheter, ni main-d’œuvre à payer. Des propriétaires, en nombre aussi grand qu’on voudra, — le plus sera le mieux, — prennent l’engagement les uns envers les autres, chacun au pro-rata des valeurs qu’il veut faire assurer, de se couvrir réciproquement des pertes qu’ils auront faites par force majeure ou cas fortuit : c’est ce qu’on nomme assurance mutuelle. Dans ce système, la prime à payer par chaque associé ne se calcule qu’à l’expiration de l’année, ou à des périodes plus longues encore, selon la rareté ou la médiocrité des sinistres. Elle donc variable, et ne produit de bénéfices pour personne.

« Ou bien des capitalistes se réunissent et offrent aux particuliers de leur rembourser, moyennant une prime annuelle de x p. 1000 le montant des dégâts éventuels causés dans leurs propriétés par l’incendie, la grêle, les naufrages, l’épizootie, en un mot par le sinistre objet de l’assurance, c’est ce qu’on appelle assurance à prime fixe. » (Manuel du spéculateur à la Bourse, par P.-J. Proudhon et G. Duchêne, Paris, 1857, Garnier frères.)


Or, nul n’est tenu de cautionner autrui pour rien, et comme l’offre et la demande sont la loi du monde commercial, on comprend que les compagnies se mettant d’ac-