pos de laquelle j’aurais honte de papillonner et de faire de l’esprit, quand nous n’avons pas trop de tout le sérieux de nos intelligences. Que ceux qui ont besoin qu’on les amuse quand on leur parle de leurs plus grands intérêts se contentent de lire, chaque jour après dîner, dix de mes pages, puis qu’ils aillent à la comédie ou prennent leur feuilleton. Quant à moi, je le déclare, il m’est impossible de jouer avec la justice, pas plus que de plaisanter avec la misère et le crime. Si parfois le ton de pamphlet se mêle à mon exposition réformiste, ma volonté n’y est pour rien ; prenez-vous-en à mon indignation d’honnête homme.
Après avoir suivi d’aussi près que nous l’avons pu l’éclosion de l’idée mutuelliste, il convient d’en examiner la nature et la portée. Si je ne suis pas aussi bref que je le voudrais, je tâcherai du moins d’être clair et péremptoire.
Les classes ouvrières nous ont livré leur secret. Nous savons d’elles-mêmes qu’après s’être un instant arrêtées en 1848, aux idées de vie en commun, de travail en commun, d’état-famille ou état-serviteur, elles ont abandonné cette utopie ; que, d’un autre côté, elles ne se prononcent pas avec moins de force contre le système de juste-milieu politique et d’anarchie économique des bourgeois, et que leur