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YVETTE PROST

saturé d’humanité. Ici grandirent et s’effondrèrent successivement un port grec, une cité romaine, une ville sarrasine, un couvent légendaire du moyen-âge. Si ces choses vous intéressent, je vous montrerai des vestiges de ces civilisations mortes et un plan de l’antique Pomponiana, reconstitué par mon père.

— Cela m’intéressera beaucoup. Je suis surprise d’entendre parler de ces choses pour la première fois. Retrouve-t-on, dans l’histoire, des traces de Pomponiana ?

— Oui, Diodore de Sicile et Strabon mentionnent la ville phocéenne d’Olbia, fondée sur cette côte à la même époque que Marseille, Nice et Antibes. Olbia signifiait, en grec, « heureuse et libre ». Cette terre semble donc avoir été toujours bénie des dieux. Plus tard, sur l’emplacement de la grecque Olbia, une cité romaine fut fondée par Pomponius, un des généraux de Pompée, pour défendre les côtes de Provence et de Ligurie. L’emplacement de ce domaine marque probablement le cœur de la ville. Le port de Pomponiana, au temps des Antonins, devint une station de galères et la ville fut florissante jusqu’en l’an 400 ; alors, un terrible tremblement de terre la détruisit, ainsi que les autres cités de ce littoral. Les fouilles, très imparfaites, pratiquées sous le second Empire et en 1904, ont mis à jour des murs renversés par le séisme. Ces murs étaient couverts de peintures rappelant celles de Pompéi. Malheureusement, l’humidité du sous-sol et la maladresse des ouvriers qui les lavèrent à l’eau de mer n’ont pas permis leur conservation.

La vieille Mme Galliane dit en riant :