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YVETTE PROST

de midi ; ni Mme Galliane ni Blanche ne trouvaient une explication à ce petit mystère.

Tout en discutant quelques hypothèses, Blanche se hâtait d’avaler son café car elle voulait prendre, à deux heures, l’auto-rail pour Toulon.

Nérée jouait distraitement avec le sac à main de sa femme posé sur la table. Il remarqua que ce sac. trop rempli, ne se tenait pas fermé. Qu’est-ce que Blanche avait donc fourré là-dedans ? Un écrin ?

— Oui, expliqua rapidement la jeune femme, c’est mon collier dont le fermoir ne tient pas bien ; je le porte au bijoutier.

Nérée ouvrit l’écrin, examina le collier. C’était un collier de perles qui avait appartenu à Mme Ellinor.

— Je ne vois pas, dit le jeune homme, ce que tu reproches à ce fermoir.

Blanche réprima à peine un geste d’impatience.

— Mon pauvre ami, fit-elle, ton besoin de tout vérifier, de tout contrôler devient un véritable tic. Tu es plus tatillon qu’une vieille femme !

— Hé ! hé ! protesta Mme Galliane, laissez donc tranquilles ces pauvres vieilles femmes qui ne vous demandent rien !

— On en peut parler devant vous, mère, qui êtes plus jeune que nous deux. Mais, je vous le dis, Nérée tourne à la vieille femme.

Elle riait ; il y avait pourtant dans son accent un agacement certain.

Nérée reposa le sac à main en simulant la confusion. Mais, après le départ de sa femme, il repensa à cet incident. C’était bien machinalement qu’il avait vérifié le fermoir du collier ; mais il était indubitable