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YVETTE PROST

ductions sur Carini jusqu’auprès du berceau de son enfant. Ah ! qu’ils ont bien fait !

Nérée regarda sa femme un instant et se borna à constater d’un ton froid :

— Tu es énervée, Blanche.

Et, s’adressant à sa mère :

— Je vais immédiatement éclaircir cette affaire. Quel que soit le coupable, il lui en cuira.

Le coupable, évidemment, c’était Carini, cette brute de Carini, exaspéré à la fin par les manèges provocants de la dame. Ces manèges, Galliane ne les ignorait point.

À grands pas, il se dirigea vers la maisonnette de l’Italien. Les volets étaient clos. Nulle lumière à l’intérieur. Le patron heurta sans ménagements à la porte. Aucune réponse. Il dut presque ébranler l’huis avant d’entendre une voix ensommeillée — invraisemblablement ensommeillée.

— Assez de comédie ! gronda-t-il, Carini, ouvrez immédiatement.

Malgré cette juste impatience, il se passa quelques minutes. La porte s’ouvrit enfin devant un Carini en chemise et pieds nus, qui bredouilla en se frottant les yeux :

— Mande pardon, monsieur, nous étions dans notre premier sommeil…

— Une premier sommeil venu bien subitement. Trêve aux plaisanteries : que s’est-il passé, tout à l’heure, entre Mme Horsel et vous ? Répondez.

Alors Rita bondit du fond des ténèbres, jupon aux genoux et poitrail au vent :

Mme Horsel ? s’exclama-t-elle. Bonne Mère ! nous ne l’avons pas aperçue depuis avant-hier. Nous