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LE COUPLE AU JARDIN


IX

NUAGES


Aux premières clartés de l’aube, Carini s’était levé pour aller à l’écurie de Rouan. Le cheval souffrait d’un refroidissement ; l’homme redoutait une pneumonie. Se sentant coupable de négligence, il n’avait pas osé en parler au patron ; mais il venait de passer une nuit blanche, plus tourmenté que si Rita, sa femme, eût été menacée du même mal.

Avec des caresses et des paroles de nourrice il obtint que Rouan avalât une potée de tisane de bourrache ; puis, un peu rassuré, il se disposa à se remettre au lit pour une heure ou deux. Du seuil de sa maison bâtie sur la hauteur, il contempla un instant la mer qui se déployait comme une soie pâle, les orangers en fleurs de la villa Olbia et ses ombrages déjà murmurants de tous leurs nids ; enfin, il se tourna vers l’entrée du domaine : mais qui donc, à cette heure mati-