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YVETTE PROST

son parti de cette paille qui existait, à son insu, dans leur amour.

Mme Horsel s’était vivement tournée vers Galliane :

— Comme vous en parlez, monsieur ! Devons-nous penser que vous approuvez cet homme inhumain ?

— Je ne dis pas que je l’approuve ; mais je le comprends… oui, je le comprends.

Diane s’anima :

— J’estime, moi, que ce mari est d’une étroitesse d’esprit révoltante. Toute femme vraiment éprise eût agi comme fit sa fiancée.

— Il ne faut pas se hâter de généraliser, madame. Qu’en penses-tu Blanche ?

Était-ce le reflet du feuillage qui verdissait ainsi le teint laiteux de la jeune femme ?

Elle tarda quelques secondes à répondre et dit enfin :

— Je pense, comme Mme Horsel, que cette jeune fille s’est contrainte au silence par excès d’amour. Son mari devrait le sentir et lui accorder une pitié compréhensive.

— Il faut croire qu’elle ne se contente pas de sa pitié puisque, d’accord avec lui, elle demande le divorce.

Nérée avait répondu d’un ton un peu sec et il passa sans transition à un autre sujet.

Mme Saby posait des questions sur le climat d’Hyères :

— Ce doit être un pays d’élection pour le camping, puisque les pluies sont si rares ici. Justement, nous avons vu, à cinq cents mètres de chez vous, dans un pré, une tente de campeur.

— Fine m’en a parlé, dit Mme Galliane. Elle a