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L’avent

désirer le progrès de cette vie divine ; car leur charité s’est refroidie[1]. Le reste des hommes ne jouit point de cette vie, et ils sont dans la mort ; car le Christ a dit : Je suis la vie[2].

Or, dans les jours de l’Avent, le Sauveur s’en va frappant à la porte de toutes ces âmes, tantôt d’une manière sensible, tantôt d’une manière cachée. Il vient leur demander si elles ont place pour lui, afin qu’il naisse en elles. Mais, quoique la maison qu’il réclame soit à lui, puisqu’il l’a bâtie et la conserve, il s’est plaint que les siens ne l’ont point voulu recevoir[3] ; au moins le grand nombre d’entre eux. Quant à ceux qui l’ont reçu, il leur a donné de devenir fils de Dieu, et non plus enfants de la chair et du sang[4].

Préparez-vous donc à le voir naître en vous, plus beau, plus radieux, plus fort encore que vous ne l’avez connu, ô vous, âmes fidèles qui le gardez en vous comme un dépôt chéri, et qui, dès longtemps, n’avez point d’autre vie que sa vie, d’autre cœur que son cœur, d’autres œuvres que ses œuvres. Sachez démêler, dans les paroles de la sainte Liturgie, ces mots cachés qui vont à votre amour, et qui charmeront le cœur de l’Époux.

Dilatez vos portes pour le recevoir dans sa nouvelle entrée, vous qui déjà l’aviez en vous, mais sans le connaitre, qui le possédiez, mais sans le goûter. Il revient avec une nouvelle tendresse ; il a oublié vos dédains ; il veut renouveler toutes choses[5]. Faites place

  1. Apoc. ii. 4.
  2. Joann. xiv. 6.
  3. |Ibid. i. 11.
  4. Joann. i. 11. 13.
  5. Apoc. xxi 6.