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L’avent

par Amalaire, saint Nicolas Ier Bernon de Richenaw, Rathier de Vérone, etc., les dimanches étaient déjà réduits à quatre ; c’est aussi le nombre que porte le sacramentaire grégorien donné par Pamélius, et qui semble avoir été transcrit à cette époque. Depuis lors, dans l’Église romaine, la durée de l’Avent n’a pas varié, et il a toujours consisté en quatre semaines, dont la quatrième est celle même dans laquelle tombe la fête de Noël, à moins que cette fête n’arrive le dimanche. On peut donc assigner déjà à l’usage actuel une durée de mille ans, du moins dans l’Église romaine ; car il y a des preuves que jusqu’au xiiie siècle certaines Églises de France ont gardé l’usage des cinq dimanches.

L’Église ambrosienne, aujourd’hui encore, compte six semaines dans sa liturgie de l’Avant ; le Missel gothique ou mozarabe garde la même coutume. Quant à l’Église gallicane, les fragments que Dom Mabillon nous a conservés de sa liturgie ne nous apprennent rien à ce sujet ; mais il est naturel de penser avec ce savant homme, dont l’autorité est encore fortifiée par celle de Dom Martène, que l’Église des Gaules suivait en ce point, comme dans un grand nombre d’autres, les usages de l’Église gothique, c’est-à-dire que la liturgie de son Avent se composait également de six dimanches et de six semaines.

Quant aux Grecs, leurs Rubriques pour le temps de l’Avent se lisent dans les Menées, après l’office du 14 novembre. Ils n’ont point d’office propre de l’Avent, et ne célèbrent point pendant ce temps la messe des Présanctifiés, comme ils le font en carême. On trouve