Page:Prosper Guéranger - L'année liturgique - 1858 - Tome 1.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xix
Générale.

sa bien-aimée, et lui assure lumière et amour ; chaque année elle puise un surcroît de vie dans les maternelles influences que la Vierge bénie épanche sur elle, aux jours de ses joies, de ses douleurs et de ses gloires ; enfin, les brillantes constellations que forment dans leur radieux mélange les Esprits des neuf chœurs et les Saints des divers ordres d’Apôtres, de Martyrs, de Confesseurs et de Vierges, versent sur elle de puissants secours et d’inexprimables consolations.

Or, ce que l'Année Liturgique opère dans l'Église en général, elle le répète dans l'âme de chaque fidèle attentif à recueillir le don de Dieu. Cette succession des saisons mystiques assure au Chrétien les moyens de cette vie surnaturelle, sans laquelle toute autre vie n’est qu’une mort plus ou moins déguisée ; et il est des âmes tellement éprises de ce divin successif qui est dans le Cycle catholique, qu’elles parviennent à en ressentir physiquement les révolutions, la vie surnaturelle absorbant l’autre, et le Calendrier de l'Église celui des astronomes.

Puissent donc les lecteurs catholiques de cet ouvrage se garder de cette tiédeur de la foi, de ce sommeil de l’amour qui ont presque effacé le Cycle qui était autrefois, et qui doit toujours être la joie des peuples, la lumière des doctes, le livre des humbles !