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Générale.

La prière de l’Église est donc la plus agréable à l’oreille et au cœur de Dieu, et partant, la plus puissante. Heureux donc celui qui prie avec l’Église qui associe ses vœux particuliers à ceux de cette Épouse chérie de l’Époux et toujours exaucée ! Et c’est pourquoi le Seigneur Jésus nous a appris à dire notre Père, et non mon Père ; donnez-nous, pardonnez-nous, délivrez-nous, et non donnez-moi, pardonnez-moi, délivrez-moi. Aussi, pendant plus de mille ans, voyons-nous que l’Église, qui prie dans ses temples sept fois le jour et encore au milieu de la nuit, ne priait point seule. Les peuples lui faisaient compagnie et se nourrissaient avec délices de la manne cachée sous les paroles et les mystères de la divine Liturgie. Initiés ainsi au Cycle divin des mystères de l’Année Chrétienne, les fidèles, attentifs à l’Esprit, savaient les secrets de la vie éternelle ; et sans autre préparation, un homme était souvent choisi par les Pontifes pour devenir Prêtre ou Pontife lui-même, afin de répandre sur le peuple chrétien les trésors de doctrine et d’amour qu’il avait amassés à leur source.

Car si la prière faite en union avec l’Église est la lumière de l’intelligence, elle est aussi, pour le cœur, le foyer de la divine charité. L’Âme chrétienne ne se retire pas à l’écart pour converser avec Dieu et louer