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VI
Préface


qui prend plaisir à aider notre faiblesse y suppliant en nous par un gémissement inénarrable[1].

Or, sur cette terre, c’est dans la sainte Église que réside ce divin Esprit. Il est descendu vers elle comme un souffle impétueux, en même temps qu’il apparaissait sous l’emblème expressif de langues enflammées. Depuis lors, il fait sa demeure dans cette heureuse Épouse ; il est le principe de ses mouvements ; il lui impose ses demandes, ses vœux, ses cantiques de louanges son enthousiasme et ses soupirs. De là vient que, depuis dix-huit siècles, elle ne se tait ni le jour ni la nuit ; et sa voix est toujours mélodieuse, sa parole va toujours au cœur de l’Époux.

Tantôt, sous l’impression de cet Esprit qui anima le divin Psalmiste et les Prophètes, elle puise dans les Livres de l’Ancien Peuple le thème de ses chants ; tantôt, fille et sœur des saints Apôtres, elle entonne les cantiques insérés aux Livres de la Nouvelle Alliance ; tantôt, enfin, se souvenant qu’elle aussi a reçu la trompette et la harpe, elle donne passage à l’Esprit qui l’anime, et chante à son tour un cantique nouveau[2] ; de cette triple source émane l’élément divin qu’on nomme la Liturgie.

  1. Rom. viii. 26.
  2. Psalm. cxliii.