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abolir les chaires, supprimer les bibliothèques, collections d’ouvrages immortels, nous résigner à vivre comme ceux qui n’ont pas la raison d’être, idéal absurde, confusion affreuse, conception horrible !… Vouloir entreprendre de changer l’ordre de la nature, que des milliers de siècles ont admis, consacré, n’est-ce pas assez d’avoir perdu un Archevêque et sept Généraux en quelques heures !…

Nous sommes vraiment une singulière race, puisque les sermons qui font retentir les voûtes de nos temples ne s’entendent pas, que les paroles évangéliques prononcées par les ministres de Dieu, remplissent nos églises, nous préviennent, nous avertissent journellement que nous faisons fausse route. Y a-t-il rien de plus beau que la paix, qui permet aux peuples du globe de se visiter, aux relations commerciales de se multiplier, aux sciences de s’instruire ! La guerre, fléau dévastateur, calamité des calamités, la meilleure est une désolation générale. Voyez les révolutions Romaines avec leur loi agraire, celles de Pologne, de Suède, de Portugal par l’abbé de Vertot, sans parler de celles d’Angleterre, n’ont-elles pas été toutes suivies, accompagnées d’abominations ? qu’ont-elles produit dans l’intérêt commun ? rien de bon, absolument rien. Les pauvres sont toujours pauvres, il y en a dans tous les pays : l’expression n’est pas la même