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la contemplation de cet empressement, rien de plus instructif pour quiconque accuserait d’indifférence les survivants envers les leurs : on dit souvent que Paris est le foyer révolutionnaire de l’Europe ; il ne faut pas entreprendre de cacher ce que l’histoire publie, qu’il y a quelque chose de vrai dans cette allégation ; mais voyons : prenons une balance, mettons d’un côté les erreurs de ses habitants, et de l’autre, la perfection de ses institutions, le savoir de son Université, puis jugeons…

Avec quelle admiration n’avons-nous pas remarqué, la quinzaine qui vient de s’écouler, quelle unanimité dans l’ensemble desmilliers de personnes de toutes classes, de toutes conditions, ne se heurtant que pour arriver plus vite auprès de l’objet de leurs glorieuses démarches ! quel calme ! pas un geste, pas un sourire échangé ! Oui, ce sont des jours solennels, d’actes qui devraient améliorer les esprits pervers, des leçons pour tous ceux qui vivent dans un état d’incrédulité, enfin, qu’est-ce qui nous inspire, nous conseille, nous a dicté ces inscriptions, ces épitaphes, qui témoignent si hautement de notre crainte, de l’incertitude où nous sommes si nous recevrons le prix de notre communion ou le châtiment que le Créateur réserve à ceux qui n’auront rien fait de bien ou de charitable !…