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rôles spirituelles dignes de l’Evangile, on ne saurait qu’ajouter à de si beaux sentiments ; tout d’abord l’on s’aperçoit que c’est la reconnaissance d’un être au-dessus de nous, auquel nous devons nous soumettre. La religion juive est sans contredit une des plus anciennes, je crois même antérieure à Pythagore, à Ptolémée, aux Chaldéens ; pour nous en assurer, nous n’avons qu’à lire l’Origine de tous les Cultes, par Dupuis. Il n’y a donc rien d’étonnant que l’on ait conservé jusqu’à ce jour quelque forme d’ancienne tradition. Le mur qui sépare ce cimetière du précédent, où sont réunies les autres croyances, n’est guère que nominal ; il faudrait croire, d’après le progrès qui se révèle depuis plus d’un demi-siècle, que les neveux de la présente génération seront plus conciliants en matières sacerdotales, que des anciens préjugés disparaîtront et feront place à la concorde ; on aura beau dire, beau faire, tant que l’on voudra le bien et qu’on soulagera les malheureux, on sera toujours de la meilleure des religions.

Il y a huit jours que c’était la Toussaint, le lendemain les Trépassés, comme tout le monde le sait ; mais ce que quelques-uns n’ont peut-être jamais vu, c’est la foule qui se dirige, se presse aux portes de cette demeure, pleine d’amis, de parents, que l’on ne rencontre qu’ici. Rien de plus édifiant que