de 22 ans. Edmond Pierre SANÉ, étudiant en droit. 1823, âgé de 21 ans.
J’avais deux fils, hélas ! de mon triste veuvage,
Tous deux ils consolaient mes récentes douleurs.
L’aîné me fut ravi, je m’armai de courage,
Espérant que du moins l’autre essuyerait mes pleurs.
Vain espoir ! sous ses pas s’est ouvert un abîme,
Je le vois, c’est le même où son frère a péri !
Il attendait, grand Dieu, la seconde victime,
L’abîme est refermé, rien n’avait donc servi,
Mes veilles ni mes soins, mes pleurs ni mes prières !
Oh ! du moins dors en paix à côté de ton frère.
Reprenant votre route ici bas inconnue,
Vous retournez aux cieux d’où vous êtes venue,
Âme sainte de mère et si noble envers tous !
Au sein de l’Éternel tout entière absorbée,
N’oubliez pas ce monde où vous étiez tombée !
Veillez sur vos enfants qui pleurent à genoux.
Seul charme de mes jours avec peine élevée,
Mon Eugénie faisait ma félicité !…
Mon Dieu, pourquoi me l’avoir enlevée
Cette fleur de bonté !…
Toi qui sur cette terre ne connus que la souffrance,